Romy la chevalière et le Prince de la Tour du Dragon


Il était une fois, dans un pays lointain, une jeune chevalière qui s’appelait Romy.
Il s’agissait d’une fille extraordinaire qui adorait les défis.
Elle était secrètement amoureuse du Prince de la Tour du Dragon.

Le Prince de la Tour du Dragon y était enfermé depuis plusieurs années. Le château où se situait cette dangereuse tour se trouvait à environ 10 000 pieds, de l’autre côté de la forêt et de la prairie.

Un matin, en se levant, Romy se dit qu’il était grand temps d’aller libérer son Prince charmant. Décidée, elle se prépara, elle enfila sa plus belle armure, tressa ses longs cheveux roux, sans oublier de se parfumer. Elle était maintenant prête à affronter le Dragon de la Tour ! Sa fidèle jument Lili l’attendait patiemment devant l’écurie.

Romy était une chevalière pacifique, elle ne possédait pas d’épée. Elle emmena avec elle un très grand sac, juste au cas où…
Romy et Lili partirent motivées à travers les herbes hautes. Arrivées à l’orée du bois, elles tombèrent nez à nez avec le Loup !
« Bonjour ! » dit ce dernier d’un air étonné. « Que faites vous si tôt dans la forêt ? »
Romy expliqua alors au loup qu’elle était très amoureuse du Prince de la Tour du Dragon et qu’elle était en route pour le libérer.
Le loup tenta de l’en dissuader mais n’y parvient pas.
« Le dragon est terrible, il ne te laissera pas entrer ! » dit-il d’une voix tremblante. « Laisse moi au moins t’aider. Un loup ça fait peur ! Emmène moi avec toi » lui proposa gentiment le Loup.

La chevalière accepta, le Loup avait sûrement raison il pourrait peut-être l’aider. Elle le cacha dans son grand sac et repartit sur le dos de Lili avec le loup.

Les trois amis continuèrent leur chemin quand ils rencontrèrent, à la sortie du bois, la famille Hérisson qui traversait tranquillement devant eux.
Le papa, la maman et leur fils demandèrent à Romy où elle allait ainsi.
« Je vais libérer le Prince de la Tour du Dragon » dit elle fièrement !
La famille Hérisson, très motivée par cette aventure proposa d’accompagner la jolie chevalière.
Romy accepta et glissa dans son sac, le papa, la maman et le fils Hérisson.

On entendit alors un grognement sortir du sac ! C’était le Loup qui c’était fait piquer les fesses par les épines des hérissons surpris de le trouver là ! Une fois tous les animaux correctement installés, la petite troupe repris sa route.

Après avoir traversé la forêt, il restait une grande prairie à parcourir avant d’atteindre la tour du château que Romy voyait apparaître au loin.
Son cœur battait de plus en plus fort dans sa poitrine, elle ne savait pas si c’était la peur ou le fait de se rapprocher du Prince de la Tour du Dragon.

Lili galopait de plus en plus vite quand elle s’arrêta brusquement devant une douzaine d’escargots !
Il y avait devant ses sabots la famille Escargot qui revenait tranquillement de sa promenade matinale.
Avant même que la famille ne le demande, Romy expliqua qu’elle était en route pour libérer le Prince de la tour du Dragon.
Elle ne savait pas bien à quoi pourraient lui servir les escargots devant le terrible dragon mais elle leur proposa de monter à leur tour dans son grand sac.

Mamie Escargot accepta de suite, toute excitée à l’idée de se déplacer rapidement pour une fois, suivie de toute sa famille !

Cette fois Romy était tout prêt, son coeur s’accélérait encore, elle ne pouvait plus faire demi-tour et devait libérer l’amour de sa vie.

Elle descendit doucement de Lili, pris son sac sur l’épaule et se dirigea à pas de loup en direction de la tour.
Il n’y avait personne devant la porte alors elle l’ouvrit silencieusement.

C’est alors qu’elle entendit un horrible ronflement ! GRRRRRRRRRRRR
Le terrifiant dragon dormait paisiblement en haut de l’escalier.
C’était l’occasion de libérer le Prince se dit Romy qui voulait vite en profiter pendant le sommeil du dragon.
Elle monta alors sur la pointe des pieds les escaliers, passa silencieusement à côté du gros museau chaud et fumant du dragon endormi.

Elle arriva jusqu’à la porte de la pièce où était prisonnier le Prince de la Tour du Dragon. La porte n’était même pas fermée à clef et Romy n’eut qu’à appuyer sur la poignée pour voir apparaître son beau Prince ! Il était encore plus beau que dans ses souvenirs…
La cavalière se ressaisit rapidement et fit signe au Prince de la suivre discrètement.

C’est alors que le Prince referma la lourde porte derrière lui dans un grincement qui réveilla le dragon ! « Criiiiiiiiiiii »
« Qui ose venir déranger mon sommeil » gronda le dragon mal réveillé.
Romy eut une idée ! Elle fit sortir le Loup de son sac pour qu’il fasse peur au dragon car c’est bien connu, les loups ça fait peur ! Mais le dragon n’eut pas peur du tout et le loup dévala l’escalier en courant, la queue entre les pattes.

La chevalière commença à regretter de ne pas avoir pris d’épée mais elle eut une nouvelle idée. Elle attrapa les hérissons, leur demanda de se mettre en boule et les fit rouler aux pieds du dragon. Celui-ci rigola ! Les épines ne piquaient pas du tout sa peau trop dure mais le chatouillaient !

Le prince et sa sauveuse commençaient à avoir vraiment peur, le dragon se rapprochait de plus en plus. C’est alors que Romy se rappela que la famille Escargot se trouvait encore dans le sac. Elle décida de retourner le sac sur la dernière marche pour laisser une chance de se sauver aux gentils escargots.

Le dragon, qui n’avait pas vu les escargots, posa sa grosse patte sur la dernière marche juste à côté des amoureux. Mais il n’eut pas le temps de les approcher qu’il glissa sur la douzaine d’escargots et se retrouva assommé tout en bas, de l’escalier en colimaçon, de la tour !

La chevalière et le Prince eurent alors le temps de se sauver à toute vitesse main dans la main avant de sauter sur le dos de Lili qui les conduisit le plus loin possible de la tour du château.


La légende dit que la tour de ce château est toujours gardé par un méchant dragon mais qu’il suffirait de lui montrer un petit escargot pour pouvoir y entrer. Mais chuuuut, c’est un secret !

Anaëlle Atipique



Si vous êtes arrivés jusque là, vous vous dites peut-être "Mais qu'est-ce qu'elle a consommé ?!" 
Non non rien du tout promis ! J'ai juste mis par écrit une histoire "dans le noir" comme on les appelle ici. C'est une histoire tout juste sorti de mon imagination racontée à mes filles dans le noir. Et comme celle-ci leur avait beaucoup plu j'ai souhaité en garder une trace. Alors du coup j'ai ajouté quelques détails car à l'écrit c'est plus facile mais les grandes idées sont là :
- Une femme héroïne et surtout pas princesse (Féministe ? non ! )
- Un gentil loup (ras le bol qu'il fasse flipper celui-là)
- Les animaux les plus petits qui remportent la partie !

Çà manque d'une petite illustration mais je suis pas super douée pour ça alors je vous épargne !


" Arrête ! t'es pas beau quand tu pleures ! "

Mais arrête d'avoir peur ça sert à rien !
Et bien si justement...

Dans un cadre professionnel, j'ai été amenée à me documenter sur le thème des émotions. Une collègue m'a sollicitée pour co-animer un groupe en maison d'arrêt sur le sujet.
Cette expérience fait écho à mon éducation émotionnelle (j'aurais pu m'en sortir plus mal) mais aussi à mon apprentissage de parent en construction.
Ça faisait donc un moment que je n'avais pas écrit mais je ne pouvais pas ne pas partager ce sujet avec vous.

Pour commencer, je crois que c'est important de dire qu'il n'existe pas d'émotions positives ou négatives.
L'émotion est assez primaire, animale, elle existe pour nous faire réagir à une situation, elle se traduit par des modifications physiques qui aident à l'action.
La colère ou la peur que l'on pourrait penser "négatives" sont juste là pour nous sortir du pétrin ou pour nous éviter d'y aller. Donc si on résume, toutes les émotions ont une utilité et sont donc plutôt positives finalement. Les émotions à l'origine pour assurer notre survie, assurent notre protection.
Nous devrions d'ailleurs nous fier davantage à notre ressenti émotionnel dans la prise de décision puisqu'il s'agit d'un indicateur fiable.
L'être humain dès son plus jeune âge sait reconnaître les émotions primaires (peur, colère, joie, tristesse) chez son interlocuteur par des signes physiques universels situés principalement au niveau du visage.
Nous sommes souvent d'ailleurs plus doués pour reconnaître et réagir aux signes extérieurs des émotions des autres qu'à nos propres émotions.


L'apprentissage émotionnel et la prise en compte des émotions comme des capteurs naturels à ne pas ignorer se pose donc dès le plus jeune âge. Il est d'ailleurs prouvé que de mettre des mots sur une émotion ressentie permet de passer plus rapidement à autre chose, et de ne pas s'installer dans un sentiment, qui lui, peut être négatif et s’installer dans la durée. Le fait de dire par exemple "je suis en colère" fait déjà diminuer ce niveau de colère.
Je vous partage ci-dessous une super vidéo qui résume de manière sympathique l'essentiel sur les émotions :

Le titre de mon article est un peu provocateur mais je crois que malheureusement il parle à de nombreuses générations de vieux enfants.
Suite à la lecture du livre de Christel Petitcollin, Emotions, mode d'emploi ; j'ai été particulièrement intéressée par le chapitre qui se nomme "L'apprentissage de la maladresse". Ce passage est illustré par l’expérience d'une petite fille de 2 ans et demi qui joue dans un bac à sable, l'auteure nous place au niveau de cette petite fille et nous fait ressentir ses émotions. De cette expérience, la petite fille retiendra qu'il est plus efficace d'utiliser une tristesse feinte pour masquer sa colère afin de manipuler son entourage bien plus empathique à la tristesse qu'à la colère. Christel Petitcollin nous démontre comment nous, parents, nous influençons les réactions émotionnelles des enfants et ainsi comment certaines émotions peuvent devenir "interdites", dans ce cas : la colère.
Notre éducation nous a peut être aussi entraîné à nier certaines émotions mais il est toujours temps de mettre le doigt dessus et de ne pas transmettre ce "truquage des émotions naturelles".
Je crois que les exemples de phrases entendues ou même prononcées peuvent être nombreux :
"Un garçon c'est fort ça pleure pas !" "Arrête ta comédie !" "Si tu continues tu vas pleurer pour quelque chose" "T'as pas honte d'avoir peur ?!" "Arrête de pleurer (ou de t'énerver) tu dois être fatigué"...
Ça vous parle ?
Moi ça me parle en tout cas ! J'essaye de plus en plus de dire à mes filles que si elles sont tristes elles peuvent pleurer, qu'elles ont le droit d'être fâchées... Elles expriment aussi de plus en plus régulièrement quand elles sont contentes d'ailleurs.

Je ne suis pas là pour vous faire la morale ou un cours sur les émotions (le sujet mérite plusieurs livres d'ailleurs !) mais j'avais envie de partager ça avec vous car clairement nous sommes de vieux enfants imprégnés par cette méconnaissance émotionnelle, mais si on pouvait au moins ne pas tout reproduire :-)

Alors et toi on t'a "interdit" maladroitement l'expression de certaines émotions ? La peur ? La colère ? La tristesse ?

Article similaire par ici : l'empathie